florence barreau - "flow" photographier envers et contre tout
Photographier envers et contre tout, toujours, pour ne pas oublier, pour ne pas abandonner. C’est ce que Florence, photographe amateur, essaye de faire depuis que sa famille a été frappée par la maladie. Au mois de mai 2015, une tumeur au cerveau est diagnostiquée au plus jeune de ses fils. S’en est suivi une série poignante de photographies réalisées par cette mère de 39 ans.
Florence pratique la photographie depuis l’achat de son premier réflex numérique, il y a neuf ans. La vie, l’amour, la joie. Regarder ses photographies, c’est plonger dans l’insouciance et la naïveté de l’enfance. « Je suis toujours à la recherche de moments "vrais" et authentiques, les enfants nous les offrent sans cesse et sans retenue. C'est pour cette raison que j'aime les photographier » affirme-t-elle. Dans son travail, une série récente se démarque du reste de ses images. Plus sombre, plus tragique, elle témoigne d’une tendresse et d’un amour sans faille : celui d’une mère pour son enfant. Munie de son appareil, Florence livre un combat personnel et douloureux contre la maladie de son fils.
« Du jour au lendemain tout vole en éclats. La joie d’être ensemble, l’insouciance (...) tout ce qu’on avait construit s’écroule »
« Du jour au lendemain tout vole en éclats. La joie d’être ensemble, l’insouciance, les parties de rigolade dans le jardin, tout ce qu’on avait construit s’écroule » confie Florence. Son fils doit être hospitalisé pendant six mois loin de leur lieu d’habitation. Noyée dans la peur et l’incertitude, la famille se retrouve alors totalement désemparée. Les premiers moments passés à l’hôpital sont sources d’angoisses et de doutes mais Florence et les siens retrouvent progressivement l’espoir et le goût de la vie. En effet, présents jour et nuit à l’hôpital, ils sont portés par la tendresse de son fils, qui, du haut de ses quatre ans, leur ont donné « la plus belle leçon d’amour, de courage et de vie ». En dépit de son séjour de six semaines en chambre d’isolement, l’enfant n’a cessé de penser aux autres plutôt qu’à lui, « il ne s’est jamais plaint » confie Florence. C’est à cet instant que la mère de famille décide de reprendre son appareil et de continuer, plus que jamais, à « profiter de chaque instant et de chaque sourire ». Face à la maladie, Florence souhaite immortaliser ces douloureux moments dans une série de photographies en noir et blanc intitulée « le hurlement des sirènes ».
«Il nous a donné la plus belle leçon d’amour, de courage et de vie »
Après des nuits passées dans le camping-car sur le parking de l’hôpital, les parents peuvent enfin ramener leur fils à la maison malgré sa paralysie. Jours après jours, semaines après semaines, l’enfant recommence à marcher puis à courir. « C’est une renaissance, on redécouvre la vie à cinq» affirme la mère de famille. Partager ses photographies sur internet a été une manière de tourner la page, « un besoin de faire un pas en avant » selon elle. Et de garder en tête qu’il ne faut jamais perdre espoir quoiqu’il arrive pour profiter des meilleurs moments. Aujourd’hui, le fils de Florence reprend une vie d’enfant presque normale, il court, va à l’école, joue, s’émerveille. « Malgré la douleur, cette épreuve fut une très belle aventure dont nous sortons grandi, ma famille et moi. Nous réfléchissons désormais différemment à la vie et nous nous recentrons sur l’essentiel ».