doll story, poupées sexuelles
"made in france"
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Toucher lisse, lèvres sulfureuses, regard intense, telles sont les poupées crées de toute pièce par l’entreprise lyonnaise « Doll Story ». Distributeur de la compagnie « 4woods Europe », la firme s'appuie sur la minutie et la patience de Jean Philippe, Siham, Guillaume et Myriam. Grâce à ses quelques employés, l'entreprise a su s'imposer en tant que leader européen dans un marché très peu connu.
C'est en 2006 que Jean Philippe Carry, ancien directeur marketing rencontre M.Okawa, PDG du groupe « 4woods » lors d'un voyage au japon. Son désir d’importer un nouveau concept se concrétise par la signature d'un contrat d’exclusivité entre son entreprise "Doll Story" et la firme japonaise. Quelques années plus tard, en 2011, la catastrophe nucléaire de Fukushima pousse les investisseurs japonais à sécuriser leurs marchés. Au même moment, les deux hommes scellent leur union par la création d'une société franco-japonaise, "4 Woods Europe". Dirigée par Jean Philippe, elle devient la filiale européenne du groupe japonais et se charge de produire les poupées pour "Doll Story". Entreprise unique en son genre, "Doll Story" vend les histoires de ses poupées à usage sexuel. Il a fallut deux années à Jean-Philippe pour créer son équipe et mettre en production ses humanoïdes siliconés. Les commandes sont de plus en plus nombreuses pour ces poupées avoisinent le prix de 6300€. Les différents type de visages marquent des modèles uniques, aux désirs variés et précis comme le choix des perruques, des yeux, de la peau, du type de corps ou encore de la manucure. |
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"objets de désirs siliconés"
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Oubliez dès à présent la vulgaire poupée gonflable, nous sommes ici dans la fabrication d’un produit de luxe. Le corps, moulé sur une employée japonaise, est d’un réalisme dérangeant. Les mains et les pieds des créatures se révèlent être de parfaites répliques. Seul le toucher passe la frontière de l'humanité. Le soin apporté par les salariés de l’entreprise signe un travail artisanal empreint d’un savoir faire travaillé. Le processus de fabrication est un moment où l'artisan déverse une partie de son âme en même temps que le silicone. Chez Doll Story,chaque employé dépose sa touche personnelle et son amour au travail. Plus qu’une poupée, moins qu’un être humain, la limite entre objet sexuel et oeuvre se franchit ici selon le regard de chacun.
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"La production d’une poupée nécessite deux jours de travail entre la pose du squelette au coulage du silicone en passant par le maquillage et le packaging. |
Le silicone, dont la couleur varie en fonction des alliages, est mélangé puis chauffé dans des gamelles de plus de 7 kilos. La préparation du buste est une étape fastidieuse et délicate , Guillaume déverse le silicone lentement dans le moule pour une répartition uniforme. La production d’une poupée neuve et complète dure 2 jours, de la pose du squelette au coulage du silicone, puis, du maquillage au packaging. |
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Siham est l’artiste maquilleuse de « Doll Story » mais également la compagne du directeur de l’entreprise. Formée au Japon lors de la création de l’atelier, c’est avec son aérographe et ses pinceaux qu’elle met en beauté les visages des poupées. Elle a minutieusement apprivoisé l’art de l’aérographe pour satisfaire les demandes des clients. Faux cils, rouge à lèvre, gloss… Siham travaille pour produire des poupées plus que parfaites.
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« Certains clients commandent les poupées uniquement pour un usage décoratif »
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L’évolution technologique,sociale et économique de l’industrie du sexe sont autant de facteurs qui justifient les différents usages et appropriations des poupées. Tantôt soumises, tantôt aimées… les femmes de silicones sont utilisées de manière très diverses par leurs détenteurs. Jean-Philippe Carry, PDG de "Doll Story" affirme que « certains clients commandent les poupées uniquement pour un usage décoratif », hommes, femmes ou couples, les profils sont très diversifiés.
Par ailleurs, l’entreprise se voit dans l’obligation de refuser certaines demandes insolites selon les dires de Myriam : « Une fois on nous a demandé une poupée unijambiste, avec un handicap ou un corps mutilé ». La visite au Showroom de l’entreprise, situé dans un appartement lyonnais très discret permet aux clients de pouvoir voir les poupées « en situation ». Au fond du long couloir tapis de rouge, l’accueil se fait par une charmante créature presque nue, allongée sur un canapé de velour. Il suffit d’entrer pour se rendre compte des différentes hôtes siliconés, mises en exposition un peu partout dans l’appartement.
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TEXTE ET PHOTOS : CAROLINE GARDIN